Comment l’industrie alimentaire manipule notre appétit. Comment les aliments ultra-transformés nous rendent “addicts”
C’est indéniable, nous consommons beaucoup trop d’aliments ultra-transformés, autant à la maison qu’à l’extérieur.
Nous cuisinons de moins en moins par manque de temps, par facilité et dès lors nous nous tournons vers ces produits délétères.
Cette tendance a des répercussions sur les taux d’obésité.
Ces produits ne sont pas conçus pour répondre à nos besoins nutritionnels.
Ils ont été mis au point par l’industrie alimentaire pour avoir une longue durée de vie et pour créer une accoutumance qui peu complètement court-circuiter les mécanismes innés de contrôle de l’appétit et le désir rationnel de cesser de manger.
Quand on analyse les produits ultra-transformés, on constate que ce sont souvent des produits riches en sucre, en sel et en gras.
Les jeunes, entre autres, sont de moins en moins exposés aux aliments de base (aliments bruts) et deviennent plutôt accros à des ingrédients comme le sel, le sucre et le gras.
Les produits ultratransformés sont donc doublement nocifs
ils peuvent être quasi addictifs et ainsi
augmenter le surpoids et l’obésité, tout en remplaçant les aliments sains qui constituent la base d’une alimentation naturelle.
La publicité dirigée vers les enfants devrait d’ailleurs être complètement interdite,
Un meilleur étiquetage des produits alimentaires devrait permettre de mieux reconnaître un produit ultra-transformé.
D’ailleurs c’est quoi un aliment ultra-transformé
Les aliments ultra-transformés sont généralement définis comme des produits alimentaires industriels qui ont subi plusieurs étapes de transformation, impliquant souvent l'ajout de nombreux ingrédients et additifs. Ces aliments peuvent être riches en sucres ajoutés, en matières grasses saturées, en sel et en d'autres substances les additifs, environ 320 additifs alimentaires sont aujourd’hui autorisés dans les denrées alimentaires, qui peuvent avoir des effets néfastes sur la santé lorsqu'ils sont consommés en excès.
Voici quelques exemples d'aliments ultra-transformés :
Céréales du petit-déjeuner sucrées : Certaines céréales du petit-déjeuner contiennent des quantités importantes de sucre ajouté, d'édulcorants et d'autres additifs.
Snacks sucrés et salés : Chips, biscuits apéritifs, bonbons, barres chocolatées, et autres collations souvent riches en sucres, en gras saturés et en sel.
Plats préparés surgelés ou en conserve : Plats tels que lasagnes surgelées, pizzas, soupes en conserve, qui peuvent contenir des additifs pour améliorer la saveur, la texture et la durée de conservation.
Nuggets de poulet et similaires : Produits à base de viande transformée, souvent mélangés avec des additifs pour obtenir des formes spécifiques.
Boissons sucrées et sodas : Boissons gazeuses, boissons énergisantes et autres boissons sucrées qui contiennent souvent des quantités élevées de sucre ajouté et d'additifs.
Produits de boulangerie industriels : Pains industriels, viennoiseries, biscuits, et gâteaux qui peuvent contenir des agents de conservation, des émulsifiants et des colorants.
Plats instantanés et produits à base de nouilles : Nouilles instantanées, soupes instantanées et autres plats rapides qui peuvent contenir des exhausteurs de goût, des colorants et des conservateurs.
Substituts de viande transformés : Produits à base de protéines végétales transformées pour imiter la viande, comme les saucisses végétariennes et les burgers végétaliens.
Boissons pour sportifs et boissons énergisantes : Ces boissons peuvent contenir du sucre ajouté, des colorants artificiels et d'autres additifs.
Repas prêts-à-manger et sandwichs emballés : Repas complets pré-emballés avec des ingrédients transformés et souvent riches en sel et en matières grasses.
Comment les aliments ultra-transformés nous rendent “addicts”
Les aliments ultra-transformés (AUT) ne provoquent pas une addiction au sens strict d’une drogue, mais ils activent dans le cerveau les mêmes circuits de récompense, ce qui peut entraîner une consommation compulsive. Voici les principaux mécanismes connus :
1. Activation intense du circuit de la récompense
Les AUT sont formulés pour être hyper-appétents.
Leur combinaison de sucre + sel + graisses + arômes stimule fortement le système dopaminergique (dopamine = neurotransmetteur du plaisir).
➡ Résultat :
envie de manger même sans faim,
difficulté à s’arrêter (perte de contrôle),
augmentation de la recherche du produit.
Des études montrent que les pics de dopamine induits par certains AUT sont comparables à ceux de substances addictives légères.
2. Le “bliss point” : la formule parfaite pour en redemander
Les industriels utilisent ce qu’on appelle le bliss point :
👉 la proportion idéale de sucre, de sel et de gras qui maximise le plaisir.
Ce point est scientifiquement calculé pour rendre le produit irrésistible (chips, biscuits, glaces, sodas…).
➡ Le cerveau enregistre : “c’est agréable → j’en veux encore”.
3. Absorption rapide = récompense immédiate
Les AUT sont souvent :
pauvres en fibres,
pauvres en protéines,
riches en glucides raffinés.
Ils se digèrent très vite → provoquent un pic de glucose, puis une chute rapide (hypoglycémie réactionnelle).
➡ Cette chute crée un signal de faim artificiel :
“mange encore”.
C’est un cycle qui entretient la compulsion alimentaire.
4. Additifs et arômes : illusion de plaisir et effet “toujours plus”
Les additifs (exhausteurs de goût, arômes artificiels, émulsifiants…) renforcent la sensation de plaisir, même si le produit est pauvre en nutriments.
On mange alors pour le goût, pas pour répondre à un besoin physiologique.
Certains additifs modifient aussi le microbiote, ce qui influence les signaux de faim et de satiété.
5. Absence de satiété réelle
Les AUT :
rassasient mal,
se mâchent peu,
passent trop vite dans le système digestif,
induisent peu de signaux de satiété hormonale (leptine, PYY).
➡ On en mange plus que des aliments naturels.
6. Marketing, packaging et disponibilité permanente
L’addiction est renforcée par :
le marketing ciblé (surtout chez les enfants),
la disponibilité 24/7,
le conditionnement en petites portions “qui glissent”.
👉 qui se consomment très facilement,
👉 sans effort,
👉 sans mastication importante,
👉 sans créer de vraie satiété,
👉 et sans que le cerveau ait le temps d’enregistrer la quantité consommée.
Cela crée une habitude, qui devient ensuite un reflexe alimentaire.
En résumé
Les aliments ultra-transformés nous rendent “addicts” parce qu’ils sont conçus pour :
✔ stimuler fortement le plaisir
✔ court-circuiter les signaux de satiété
✔ provoquer des pics de dopamine
✔ perturber le microbiote
✔ encourager la surconsommation
✔ s’intégrer dans nos routines grâce au marketing
Ils exploitent les failles biologiques de notre cerveau… et c’est pour ça qu’on en redemande.
Dans ma pratique le côté addict des aliments ultra-transformés n’est plus à prouver alors soyons vigilants

